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Interview : Guillaume Briend – le jumeau numérique

Interview de Guillaume Briend de BDI (Bretagne Développement Innovation) sur comment faire le bon choix sur les lignes de production agroalimentaire grâce au jumeau numérique.

 

Le jumeau numérique, ou « digital twin », vous connaissez ? Et si la transition numérique vous permettrait de faire le bon choix sur les lignes de production agroalimentaires, tout en gagnant du temps et de la liberté ?

C’est ce que Guillaume Briend de BDI va vous présenter dans l’interview suivante, réalisée dans le cadre du CFIA, qui se tient à Rennes du 29/09 au 01/10/2020 :

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– Bonjour Guillaume, pourriez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Guillaume Briend, je suis docteur en microélectronique. Je travaille au sein de BDI qui est l’agence de développement économique et de l’innovation de la région Bretagne, et je suis en charge plus particulièrement du programme AGRETIC qui est un programme de croisement de filières entre le numérique et l’agriculture et l’agroalimentaire.

– Comment voyez-vous évoluer le secteur de l’agroalimentaire depuis ces 5 dernières années ?

Depuis ces cinq dernières années, le domaine de l’agroalimentaire est en transition. On observe ces deux dernières années une accélération sur la transition numérique, tout ce qui est nouvelles technologies au sein du secteur agroalimentaire.

Depuis 2015, on travaille au sein du programme AGRETIC avec pour cible les équipementiers des industries agroalimentaires qui eux ont plus de temps pour intégrer des nouvelles technologies en fonction de leurs besoins, et de leurs clients finaux qui sont les industries agroalimentaires.

– Qu’est-ce que le programme AGRETIC ?

Depuis 2011, on a lancé ce programme AGRETIC sur la région Bretagne parce qu’on avait cette double compétence. On avait les compétences sur le territoire en terme de numérique et on est la première région agri/agroalimentaire.
On avait pu initier ça il y a trois ans sur de la maintenance prédictive, notamment avec des équipementiers, avec des acteurs du numérique comme Acsystème, RF-Track sur de la maintenance prédictive. Aujourd’hui, on voit qu’on est monté en puissance trois ans après, avec des projets de lignes de production où l’on fédère 22 industriels de l’écosystème breton.

– Qu’est-ce que le jumeau numérique ?

On entend beaucoup parler de ce terme « jumeau numérique », ou « digital twin » en anglais. Ça a démarré en 2017 pour le secteur de l’automobile et de l’aéronautique. Aujourd’hui, on voit que le secteur de l’agroalimentaire s’intéresse de plus en plus à ce secteur là.

Le jumeau numérique, pour résumer, c’est une réplique numérique d’un objet ou d’un procédé de fabrication et qui peut être utilisée à des fins diverses.

– Quels sont les bénéfices du jumeau numérique pour les industriels de l’agroalimentaire ?

En termes d’agroalimentaire, ce qui nous intéresse le plus, c’est l’optimisation du procédé de fabrication. C’est une technologie très complexe, qui fait appel à 4 technologies :

  • le capteur, tout ce qui est captation,
  • tout ce qui est transmission de la donnée,
  • tout ce qui est modélisation via des algorithmes d’intelligence artificielle pour valoriser la donnée
  • tout ce qui est réajustements en dynamique, en temps réel de ces modèles.

Le jumeau numérique permet aux industriels de tester par exemple 10 scénarios, en amont, de manière numérique, en mode simulation et de choisir le meilleur scénario et de l’implémenter directement sur la ligne de production en fonctionnement. Le but, c’est des gains de productivité et d’utiliser l’outil de production au maximum.

– Comment les industriels de l’agroalimentaire vivent-ils cette transition numérique ?

Les industriels ont très bien compris que leur outil de production générait beaucoup de données. Ils ont collecté beaucoup de données. Aujourd’hui, on vois tout juste les intérêts sur la donnée.
Grâce aux actions que l’on fait au CFIA, sur l’Usine Agroalimentaire du Futur, on vient les sensibiliser à ces nouvelles technologies avec des exemples concrets puisque les industriels ont besoin de concrètement visualiser les choses.

Depuis l’année dernière (2018), au CFIA, on fait un plateau « Usine Agroalimentaire du Futur », où l’on monte une ligne de production en fonctionnement temps réel, en fonctionnement non-stop. L’année dernière, on avait pu faire une ligne de conditionnement de filets de volaille, avec 13 acteurs sur 15 mètres de long. Cette année, on crée une ligne de production de fabrication de salades composées, avec 22 industriels, sur une ligne qui fera 23 mètres de long. On a conçu cette ligne de production avec 5 axes :

  • un axe machine équipement innovant,
  • un axe opérateur du futur,
  • un autre sur l’usine 4.0, et notamment sur le jumeau numérique,

On a rajouté 2 autres axes sur la transition environnementale :

  • sur de l’emballage éco-conçu,
  • la transition alimentaire.

– Quelle est votre vision de l’évolution du numérique dans le secteur agroalimentaire ?

La vision du secteur agroalimentaire dans 5 ans, c’est exactement la vision qu’on essaie de faire aujourd’hui sur cette ligne de production là, avec ces 5 différents axes ; machine, opérateur, usine 4.0, environnement, et transition alimentaire.

Sur un des axes qui monte de plus en plus en puissance, c’est l’aspect cybersécurité des données. Aujourd’hui, on voit des sites industriels qui se font attaquer, avec des arrêts de production, donc c’est un sujet, un mot clé qui va arriver de plus en plus dans l’actualité. Tout ce qui est cybersécurité des sites industriels.

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